L’engouement pour le DIY n’épargne presque plus aucun domaine de la vie quotidienne, de la décoration aux travaux et de la mode à la cosmétique. Pourquoi « faire les choses par soi-même » est-il devenu une sorte de besoin essentiel pour nos contemporains ? Voici des pistes de réponses…
Un besoin de contrôle sur sa consommation
Le temps où l’on prenait tout ce que délivre le marché, sans questionnement parce que c’est la tendance du moment, est révolu. Les fabricants eux-mêmes l’ont compris, en intégrant le concept de consomm’acteur, apparu avec l’avènement de l’industrie 4.0. Cette prise de distance par rapport à une consommation passive n’est pas étrangère à l’explosion du fait maison et de toutes autres formes de personnalisation. Plus que la simple envie de se démarquer, le plaisir du DIY porte le besoin de décliner ses habitudes sur un mode plus naturel, plus local, plus maîtrisé. L’on est de plus en plus nombreux à vouloir concocter ses propres soins avec des ingrédients clairement identifiés et plus sains. C’est le contre-pied de longues décennies de recours à des produits intégrant des composantes un tantinet inconnues et pas vraiment tendres pour l’environnement. Les controverses développées autour du paraben, du chlorohydrate d’aluminium ou du phénoxyéthanol n’ont évidemment pas rassuré les usagers. Le DIY constitue, en outre, une forme de militantisme, d’action menée à son niveau pour contrôler les dépenses d’énergie et toutes formes de gaspillage.
Imposer fièrement sa personnalité en jouant de son inventivité
Se singulariser constitue une des grandes priorités des férus de DIY. Qu’il s’agisse de l’aménagement de sa maison, de la déclinaison de son style vestimentaire ou des effluves qu’on laisse derrière soi, pouvoir apposer une signature personnelle est source de fierté pour nos contemporains, trop longtemps habitués à être fondus dans la masse. Il y va également d’une recherche d’équilibre entre la facilité offerte par tous les gadgets envahissant la société et le besoin inhérent à l’être humain de façonner de ses mains les objets dont il peut avoir besoin au quotidien. Les loisirs créatifs, pépinières incontournables de projets DIY, drainent alors de plus en plus de suiveurs sans distinction d’âge. Certains en profitent d’ailleurs pour sortir de leur solitude en partageant ce qu’ils savent faire, puisant là-même un moyen de redonner du sens à leur existence. Le DIY constitue un formidable outil de communication sociale et intergénérationnelle.
Un moyen d’économiser fortement porté par la toile
Pour de nombreux bricoleurs invétérés et occasionnels, le DIY attire surtout par les économies qu’il permet de réaliser. Les faits sont parlants : tous les euros investis en boucle dans le coût des pots et autres fioles contenant les produits du marché peuvent financer au moins autant de volumes de produits réellement utilisables, si on les fabriquait soi-même. De telles opportunités d’économies font réellement du bien au budget des ménages, quand on considère des postes de dépenses plus spécifiques comme l’installation, la maintenance d’équipement et tout ce qui est travaux de rénovation ou de construction. La propension à préférer le DIY à d’autres options a, en tout cas, été fortement encouragée par le phénomène des réseaux sociaux, de blogging et de partage. Les sites spécialisés sont légion sur la toile, les uns développant plus des tutoriels, les autres proposant des solutions encore plus innovantes comme les bourses d’outillages qui permettent d’économiser sur les matériels, par le biais de troc ou d’emprunt.